L’hôtel de ville

Rappel historique

L’Hôtel de Ville de Munster a été édifié en 1550 sur un terrain mis à disposition par l’abbaye. Appelé Herrenstube dans les archives, cet édifice sert de lieu de réunion pour les représentants de la communauté d’habitants du Val Saint-Grégoire et de l’abbaye.
En dehors des séances du conseil, la salle servait de cabaret aux membres du conseil. Un contrat liait du reste le cabaretier (le « Stubenwirth ») à la ville.
Le 25 juillet 1789 la Mairie est prise d’assaut par les habitants de la grande vallée.
L’Hôtel de ville demeure le siège du conseil et de l’administration de l’ancienne communauté du val et de la ville de Munster jusqu’en 1847, année au cours de laquelle la communauté cessa d’exister.
Il a été fortement endommagé pendant la Première Guerre mondiale.

À l’extérieur

La façade de style Renaissance a été classée Monument Historique le 16 janvier 1928.
Au-dessus de la porte d’entrée, les armoiries de la ville et de l’ancienne communauté d’habitants, attestées à partir de 1287, rappellent que l’origine de la ville est en relation étroite avec l’ancienne abbaye bénédictine (660-1791).
En-dessous du pignon figure l’aigle bicéphale déployant ses ailes. Il est le symbole du Saint Empire romain germanique dont Munster a fait partie pendant plus de six siècles.

À l’intérieur

L’intérieur de l’Hôtel de Ville a été entièrement refait après 1918.
Dans le hall d’entrée, quelques vestiges lapidaires de l’ancienne abbaye sont exposés.
Parmi les pièces remarquables, il y a une sculpture du XII siècle, provenant du chœur de l’ancienne église abbatiale et découverte en 1967 lors de la construction de la Caisse d’Épargne de Munster. Elle représente peut-être le martyre de Saint-Sébastien ou de la Flagellation du Christ ou encore l’ange symbole de l’apôtre Saint Mathieu (I. S. M. H. 1997).

La grande pierre qui est adossée au mur est un élément d’un monument funéraire également découvert en 1967. Il porte les armoiries parlantes (en forme de feuilles de nénuphar) de l’abbé Jean Rodolphe von Laubgass, qui avait posé les fondations du nouveau chœur de l’église abbatiale en 1479. (I. S. M. H. 1997).

Dans la salle Lazare de Schwendi (1522-1583) il y a deux tableaux de Charles Rohn montrant Munster en 1838 et deux tableaux de Bonaventure et Henri Lebert, artistes-peintres munstériens, présentant des vues de Munster en 1799 et en 1809.

Au premier étage se trouve une reproduction en plâtre du mausolée de Dom Augustin Calmet à Senones, provenant de Saint Dié. Dom Calmet (1672-1757), le grand historien de la Lorraine, avait été novice à Munster de 1690 à 1696, puis sous-prieur de 1704 à 1706. Il a rédigé une histoire de l’abbaye en 1704.
Un panonceau en bois représente un hibou petit-duc (ou une chouette) accosté par deux autres volatiles. Il provient de l’ancienne église abbatiale de Munster (XVII-XVIII siècle).
Une vue de Munster vers 1750 (Schoepflin, Alsatia Illustrata).
Toujours dans le hall d’accueil du premier étage se trouve un document daté de 1697 certifiant l’enregistrement des armoiries de la ville de Munster à l’Armorial Général.

La salle de la Décapole

La magnifique salle des Séances, « Salle de la Décapole », est ornée de très belles colonnes datant de 1550 et de vitraux représentant les armoiries des villes de la Décapole et de Strasbourg, ainsi qu’un certain nombre de familles nobles. Les vitraux datent de 1930 sauf ceux de Landau et Mulhouse, rajoutés en 1993.
Deux tableaux d’un maître flamand anonyme du XVIII siècle ornent la salle ainsi qu’un magnifique tableau du grand peintre et illustrateur romantique Gustave Doré (1832-1883), né à Strasbourg, intitulé « La vallée de Munster ».
Les deux premiers ont été offerts par Madame Blanc, épouse du directeur général des Manufactures Hartmann et Fils, Louis Joseph Blanc, décédé en 1952 ; le troisième est un don d’André Wetzel (1890-1976) en 1968, fondateur de la Société d’Histoire de Munster en 1926.

La salle de la Décapole, datant du XVI siècle communique avec une aile en retour d’équerre, construite au XVIII siècle, en l’occurrence avec le bureau du Maire où l’on peut admirer un « arbre généalogique » administratif des maires qui ont exercé leur mandat depuis la Révolution de 1789.

L’hôtel de ville en images …