Visiteurs de 1900 à aujourd’hui

Guillaume II à Munster en 1908

L’Empereur Guillaume II décida de visiter le Haut-Rhin à l’issue de son déplacement en Alsace-Lorraine en septembre 1908 et, à cette occasion, de se rendre à Munster et à la Schlucht. Le voyage dans les Hautes-Vosges eut lieu le 11 septembre 1908. Ce jour, le cortège parcourut tout d’abord le vignoble du Haut-Rhin, s’arrêtant un peu partout pour faire honneur au bon vin d’Alsace, puis il bifurqua dans la vallée de Munster.
A quatorze heures déjà, le conseil municipal de la ville, le maire Pierre Spindler, les deux adjoints en tête, les ministres du culte et les fonctionnaires s’étaient posté devant l’Hôtel de Ville. Toute la ville était présente pour cet évènement exceptionnel. Vers 15h30, les mortiers tonnèrent en guise de bienvenue, les cloches des églises se mirent à sonner. Les acclamations s’élevèrent, couvertes par la marche de l’Harmonie. Le cortège s’arrêta devant l’Hôtel de Ville et le maire de Munster se présenta à la portière de la voiture pour souhaiter une cordiale bienvenue à l’Empereur. Celui-ci prit également la parole célébrant les beautés de la vallée. Il ne resta pas non plus insensible à la grâce féminine représentée par une cohue de charmantes jeunes filles dont chacune tenait à la main un bouquet de fleurs du terroir. L’une d’elles s’adressa à sa Majesté et prononça d’une voix bien timbrée : « Herr Kaiser, ich schank eïch a scheene Bouquet ». C’est ainsi que prit fin cet arrêt de quelques minutes à peine devant l’Hôtel de Ville de Munster.
Après la traversée de la ville, puis des villages de la Petite Vallée qui avaient tous mobilisé leurs conseils municipaux, les corps de sapeurs-pompiers et les enfants des écoles pour former la haie, l’automobile impériale prit une allure plus rapide. Parvenue au col, l’automobile entra dans la cour du chalet Hartmann, pavoisé aux couleurs françaises et allemandes. Sur la terrasse du chalet, l’empereur se fit expliquer les particularités du site et suivit sur une carte les commentaires de M. André Hartmann (1865-1950), chefs des manufactures de Munster.
Avant le départ, l’empereur et son état-major signèrent le registre d’honneur du chalet et se rendirent à l’Hôtel Altenberg. Vers 18 heures le cortège quitta les hauteurs et passèrent une fois encore les villages et la ville de Munster.
Au quartier du Birken, selon une légende, un garçon de la vallée, un bouquet à la main, traversa la route juste devant le cortège. Le monarque convaincu que ces fleurs lui étaient destinées fit arrêter sa voiture. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque le jeune homme lui répondit : « Dia Bluama sin nit fèr dich, di sin fér mini Gruossla ! »
A 18 heures il arriva à Colmar d’où il prit le train spécial à 18 heures 50 pour retourner à Berlin. Personne ne pouvait se douter que dix ans plus tard par une matinée grise, Guillaume II et ses courtisans partiraient, sans tambour ni trompette, du théâtre politique international.

Pierre de Frédy, baron de Coubertin (1863-1937) – Gustave Rothan (1822-1890)

Le 11 mars 1895 à 16h30, Pierre de Freddy, baron de Coubertin (1863-1937), épousait à Paris, Marie Rothan, fille du diplomate et ancien ministre plénipotentiaire de Napoléon III, Gustave Rothan et Caroline Marie Braun, native de Luttenbach (village voisin de Munster). Gustave Rothan et Caroline Braun avaient uni leurs destinées le 19 mai 1859 à Luttenbach.
Excellent connaisseur et observateur des affaires allemandes, Gustave Rothan (1822-1890) avait rapidement compris les objectifs de la politique de puissance prussienne menée par le chancelier Bismarck, dont le but était la construction de l’unité allemande sous domination de la Prusse. Gustave Rothan avait informé à plusieurs reprises Napoléon III des manœuvres politiques menées par le chancelier prussien, ce qui lui valut, après la défaite française de 1870/71 et l’annexion de l’Alsace et d’une partie de la Lorraine, d’être expulsé d’Alsace.
Après le traité de Francfort, Rothan se retira de la vie politique et diplomatique pour se consacrer à une activité d’historien. Il vécut essentiellement à Paris mais passa régulièrement l’été dans la propriété Kiener qu’il possédait à Luttenbach. Gustave Rothan est enterré au cimetière de Munster. Ordre prussien de l’Aigle Rouge en 1866 ; commandeur de la Légion d’Honneur.
Le baron de Coubertin est connu comme le fondateur des Jeux Olympiques de l’ère moderne. Dès novembre 1892, il se mobilise pour recréer les Jeux Olympiques. Le 16 juin 1894, il met sur pied un congrès destiné à les rénover et, le 5 avril 1896, ceux-ci renaissent en Grèce et plus précisément à Athènes. Il reçut le prix Nobel de Paix en 1920. Il fut président du Comité olympique de 1896 à 1925.
Le baron de Coubertin était propriétaire du château, du parc et de l’imprimerie (qui cessa de fonctionner en 1892) à Luttenbach-près-Munster de 1890 à 1920. Il y a passé, avec son épouse, presque toutes ses vacances d’été, de 1896 à 1914.
Cette propriété se trouvait à l’emplacement du camping des Amis de la Nature. Ce dernier recèle quelques vestiges de cette période glorieuse : les pans de murs de l’ancienne propriété Rothan, détruite pendant la Première Guerre mondiale ; un porche du XVIII siècle qui a sans doute vu passer le carrosse de Voltaire qui séjourna pendant deux semaines du mois d’octobre 1753 ; une superbe fontaine de la fin XVIII siècle, tout début XIX siècle. Après 1918, le baron de Coubertin vendit la propriété fortement endommagée par la guerre aux établissements Immer-Klein qui y firent fonctionner une usine textile jusque vers 1960.
En 1912, Pierre de Freddy, baron de Coubertin, participa aux Jeux Olympiques de Stockholm qui comportaient encore une partie culturelle, par un poème rédigé en français et en allemand « Ode au Sport ». Il remporta avec son texte une médaille d’or. Chose amusante, il ne signa pas son œuvre par son vrai nom mais par deux pseudonymes qui rappellent deux communes de la vallée et qui nous laissent penser qu’il devait se sentir chez lui dans la vallée de Munster : Georges Hohrod et M. Eschbach.

Léopold de Bavière à Munster le 22 mars 1915

Le 22 mars 1915, les rues de Munster sont fermées à l’aube. Bientôt les habitants en découvrent la raison, leur ville accueille pour quelques heures le prince Léopold de Bavière qui vient inspecter ses troupes, accompagné par le Général von Gaede, commandant du XIV Armee-Korps.
Léopold de Bavière, né en 1846 et mort en 1930 est le second fils du régent Luitpold de Bavière et d’Augusta de Habsbourg-Toscane et frère du roi Louis III. Le 20 avril 1873, il épouse sa cousine Gisèle d’Autriche, fille aînée de l’Empereur d’Autriche François-Joseph I et de l’impératrice Elisabeth dite « Sissi ».
Archives municipales

Raymond Poincaré à Munster le 19 août 1919

Après la première guerre mondiale, le Président de la République, Raymond Poincaré, effectua un voyage en Alsace. Au cours de ce déplacement, il visita, le mardi 19 août 1919, la ville de Munster qui fut durement touchée au cours de la guerre mais dont la reconstruction était déjà entamée.
Le président fut accueilli par l’ensemble du Conseil municipal en grande tenue, le clergé, les vétérans de 1870, les enfants des écoles et les jeunes filles en costumes traditionnel.
André Tardieu dans les rues de Munster (rue du 9ème Zouave) (archives municipales)

André Tardieu inaugure le nouvel hôpital Loewel en 1927

Endommagé lors de la Grande Guerre, l’hôpital Loewel fut réaménagé en 1927 et inauguré le 3 septembre par le ministre des Travaux publics et des Régions libérées, André Tardieu (1876-1945). Après avoir visité le nouvel établissement, il fut invité à ouvrir la réunion générale de la Fédération des Sociétés Coopératives de Reconstruction de Haut-Rhin.
Ministre sous Poincaré, André Tardieu exercera notamment les fonctions de président du Conseil des ministres à trois reprise entre 1929 et 1932.

Le général Jean de Lattre de Tassigny à Munster (1945-46-47)

Le 11 janvier 1952, s’éteignait le général Jean de Lattre de Tassigny, signataire à Berlin pour la France, dans la nuit du 8 au 9 mai 1945, de l’acte de reddition et capitulation de l’Allemagne nazie, chef de la première armée française qui réduisit la poche de Colmar, franchit le Rhin et poussa son avancée jusqu’au Danube. Munster fut libérée, sans combat, par cette même armée et notamment  les soldats du 9 Zouaves, le 5 février 1945.
La Ville de Munster témoigna à maintes reprises sa gratitude envers son libérateur : le conseil municipal réuni les 3 mai et 10 août 1945 décida de dénommer l’ancienne « route de Colmar », rue du général De Lattre de Tassigny.
Le deuxième hommage date de 1946. La ville souhaita fêter le premier anniversaire de sa libération et demanda à son « libérateur » de patronner la cérémonie. Le général accepta et dès son arrivée en ville le 3 février, les Munstériens lui témoignèrent la plus grande ferveur. C’est, acclamé par une foule en liesse, que le général passa les troupes en revue. Lors de la réception qui suivit à l’Hôtel de Ville, Munster, par l’intermédiaire de son maire Aloyse Gutzwiller, lui décerna le diplôme de « Citoyen d’Honneur ».
Le général de Lattre touché par le fervent accueil des Munstériens, accepta de revenir à Munster l’année suivante, le 2 février 1947 pour fêter le 2 anniversaire de la libération.
Il ne revînt plus à Munster dans les années qui suivirent, mais pour chaque anniversaire de la libération de la ville, de 1948 à 1951, le maire Othon Bach ne manqua jamais de lui adresser un télégramme dans le lequel il exprimait le profond attachement de Munster à son libérateur.
Le général de Lattre, atteint d’un cancer, décéda à Paris, le 11 janvier 1952, à l’âge de 63 ans, des suites d’une opération. La ville envoya une gerbe imposante à Madame la générale et le maire se fit représenter aux funérailles à Paris le 16 janvier, par le conseiller Alphonse Metzler et les combattants de la section Rhin et Danube par leur président Monsieur Verbert. Une cérémonie d’hommage eut lieu le même jour à Munster. Elle se déroula tout au long de la matinée : office religieux des deux cultes, cortège place du Marché pour se rendre au monument aux morts.
C’est à l’occasion de ses obsèques que Jean de Lattre de Tassigny fut élevé par le Parlement à la dignité de Maréchal de France à titre posthume.
Jacques Chirac et Christian Wollbrett (archives municipales)

Visite de Jacques Chirac, mardi 29 novembre 1977

Venant de Kaysersberg, Jacques Chirac fit un passage à Munster le mardi 29 novembre 1977. C’est en sa qualité de maire de Paris (élu le 20 mars 1977) et non de président national du RPR qu’il fut reçu à la Mairie de Munster. Le conseil municipal, en effet, ne souhaitant pas donner un tour politique à  cette visite, il avait décidé de la considérer comme une simple visite de courtoisie.
Une anecdote liée à la visite du Maire de Paris, qui fêtait d’ailleurs son 45 anniversaire, mérite d’être conté.
Christian Wollbrett, maire de Munster, lui avait offert deux piles de bons munsters fermiers. Ces derniers avaient été rangés dans le coffre de la voiture mise  à la disposition de Jacques Chirac par un Haut-Rhinois. Jean-Paul Heider avait également pris place dans le véhicule. La visite se passe, Jacques Chirac reprend l’avion. Quelques jours plus tard, le propriétaire de la voiture s’inquiète d’une odeur pestilentielle. Lui aurait-on « fourgué » un cadavre dans le coffre ? Vérification faite, il s’agissait des munsters oubliés par M. Chirac.
Christian Wollbrett aurait dû suivre le conseil de Jacques Brel et offrir des bonbons parce que les fromages, c’est périssable…

La visite de Daniel Hoeffel le 21 octobre 1978

Daniel Hoeffel (1929), secrétaire d’Etat alsacien auprès du ministre de la Santé et de la Famille (du 31 mars 1978 au 1 octobre 1980), a inauguré, samedi 21 octobre 1978, en fin d’après-midi, le Centre médico-social (ancien établissement des bains) aménagé par la ville de Munster. Les officiels se dirigèrent ensuite à l’hôpital Loewel où des travaux d’humanisation étaient alors en cours.
Après un rapide coup d’œil à l’accès pour handicapés à la salle des fêtes, le ministre s’est rendu à la maison de retraite « Le Foyer du Parc »  avant de terminer sa visite par une réception à la mairie.

Inauguration du Foyer Caroline par le Ministre Théo Braun, le 24 février 1989

En 1959, le Diaconat Bethesda a acquis l’hôtel au Moenchberg, sis 1, chemin du Bretzel, qu’il a transformé et aménagé pour y accueillir une trentaine de personnes âgées. En 1983, le manque d’espace et d’installations sanitaires confortables ont amené l’association à réfléchir à l’extension de l’établissement. Entre-temps, en avril 1984, la Ville de Munster a reçu en donation de Mademoiselle Irène Zaehringer un terrain sous condition de construire dans un délai de 5 ans une maison de retraite ou un foyer-logement pour personnes âgées.
Au cours des années, une convergence entre Bethesda et la Ville de Munster s’opéra. La commune construisit la Maison de retraite et le Diaconat conduisit les travaux et fut chargé de la gestion de l’établissement.  La maison de retraite ouvrit ses portes le 1 décembre 1988. Elle prit, selon la volonté de la testatrice, le nom de « Foyer Caroline » en souvenir de sa mère.
La Maison de Retraite fut inaugurée le vendredi 24 février 1989, par le Ministre délégué aux personnes âgées, Théo Braun, le Maire de Munster, le Dr Christian Wollbrett, le député Jean-Paul Fuchs, le Président du Conseil Général, Jean-Paul Weber et le Conseiller Général du canton, Jean-Georges Ham.
Né le 24 octobre 1920 à Rombas en Moselle, Théo Braun était membre dirigeant de la CFTC, puis a rejoint la CFDT à la création de cette dernière. Il fut conseiller général du Bas-Rhin et dirigeant du Crédit Mutuel d’Alsace. Il fut nommé président d’une commission nationale d’études sur les problèmes des personnes âgées dépendantes, commission créée par Adrien Zeller, alors secrétaire d’État chargé de la Sécurité sociale du gouvernement Chirac. Il devint Ministre délégué chargé des personnes âgées de 1988 à octobre 1990 dans le second gouvernement Rocard. Il décéda le 2 mai 1994.

Svetlana Boguiskaia à Munster le 26 mars 19989

C’est à l’invitation du comité départemental de gymnastique que la championne biélorusse de gymnastique Svetlana Boguiskaia, née le 9 février 1973, fut accueillie le jeudi 26 mars 1998 à Munster par le comité de la société de gymnastique La Munstérienne et la municipalité.
Après la réception officielle à la Mairie de Munster, elle fut invitée à visiter les installations de la salle spécialisée de gymnastique. Lors de cette visite la gymnaste a dédicacé également son livre qui retrace sa carrière.
Svetlana Boguinskaia, triple championne olympique et plusieurs fois championne du monde, a dominé la gymnastique par une longévité et un palmarès exceptionnels : 18 médailles d’or entre 1988 et 1996.

Dominique Voynet à Munster le 20 octobre 2000

La ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, Dominique Voynet, s’est rendue à Munster, le vendredi 20 octobre 2000, afin d’assister à la séance plénière des « Journées nationales des parcs naturels régionaux » organisée par le Parc naturel régional des Ballons des Vosges (PNRBV). Elle remit à cette occasion les premiers trophées du PNRBV aux entreprises associant développement économique et respect de l’environnement.
En marge de sa visite à Munster, manifestant son intérêt pour les énergies alternatives, Dominique Voynet s’est rendue à Griesbach-au-Val où elle put apprécier la chaufferie collective au bois déchiqueté qui fonctionne depuis 1998 et assure le chauffage de tous les bâtiments communaux.

Gilles de Robien inaugure le nouveau collège le 15 septembre 2005

Le nouveau collège Frédéric Hartmann a été inauguré jeudi 15 septembre 2005 par Gilles de Robien, ministre de l’éducation nationale à l’occasion de sa visite dans l’Académie de Strasbourg.
Après une visite des lieux assurée au pas de charge et sous « escorte » nombreuse d’élus, de représentants du monde enseignant, du préfet, du recteur et inspecteur d’académie et d’élèves Gilles de Robien a pris place sur une tribune installée dans l’agora circulaire du collège, au plafond laissant pénétrer la lumière naturelle sur des lamelles de bois clair et des rambardes métalliques. Il a salué la riche idée de Jean-Marie Martini, l’architecte de ce bâtiment inscrit dans le développement durable, d’avoir conçu un puits de lumière en son centre, symbole évident du puits de science.
Le nouveau collège est chauffé au bois et son ossature est également construite avec ce matériau, ce qui lui a valu le label « Haute qualité environnementale ».